Georges Brassens
(1921 - 1981)
Héritier de Trenet par son attirance pour les univers de pure fantaisie, Georges Brassens s’en distingue cependant en se faisant le chantre d’un passé rural idéalisé, dont il porte toutes les grandeurs (ex.tendresse pour les humbles, culte de l’amitié) et toutes les faiblesses (ex.schématisme de la vision du monde ; machisme, à la fois miroir et modèle de l’époque). Artiste très populaire à l’image de bon vivant inséparable de ses copains et de sa guitare, il est en même temps détesté par les bien-pensants qui lui reprochent son anarchisme et son anticonformisme (ex.gaillardise de nombreuses chansons). Il est vrai que gaillard ne se prive jamais du plaisir d’épingler l’étroitesse d’esprit du bourgeois, ses obsessions financières ou son nationalisme belliqueux dans des pamphlets à l’humour féroce. Mais Brassens est surtout l’auteur qui, par son immense culture littéraire, son langage poétique d’une grande rigueur métrique et son fort penchant pour les adaptations de poèmes, a sans doute le plus contribué à faire admettre que la chanson peut être un art.