G. Brassens / Mourir pour des idées

Réponse explicite aux critiques justifiées que Les deux oncles avait essuyées, Mourir pour des idées persiste dans le refus de tout engagement politique. Il en résulte une chanson qui exhale une idéologie aussi douteuse que la précédente : Brassens peut bien multiplier les inventions poétiques (allitérations : "Depuis tant de grands soirs que tant de têtes tombent" ; allusions à des œuvres littéraires : "Les dieux ont toujours soif" ; "la mort, la mort toujours recommencée" ; détournements d'expressions courantes : "Quand il les voit venir, avec leurs gros drapeaux, / Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau") et sacrifier à l'humour noir ("Car, à forcer l'allure, il arrive / Qu'on meure pour des idées n'ayant plus cours le lendemain"), son plaidoyer pro domo (avec autoréférence au Pluriel pour commencer) est d'un individualisme trop simpliste ("Les saint Jean bouche d'or qui prêchent le martyre, / Le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas") pour ne pas sentir son anarchiste de droite.