MÉLANIE
Paroles | Georges Brassens | |
Musique | Georges Brassens | |
Interprète | Georges Brassens | |
Année | 1976 |
Le quatorzième et dernier 33 tours de Brassens se termine par une très longue chanson (six minutes) qui associe paillardise et anticléricalisme et qui donne l'impression, comme bon nombre d'autres titres du même album (cf. Lèche-cocu), d'appartenir à un temps révolu, alors qu'une des grandes forces de l'auteur a longtemps résidé dans sa capacité à créer des œuvres qui semblaient intemporelles.
LE GRAND VICAIRE
(paroles de Georges Brassens ; date inconnue)
Chez nous, sur nos crânes
Point de bonnets d'ânes.
Moi, je porte des képis,
Ma femme porte des bibis,
Le curé des calottes. (bis)
Mais le grand vicaire,
De santé précaire,
N'a jamais décalotté, (bis)
C'est ce qui l'emmerde. (bis)
Quand se paralyse
La cloche de l'église,
Moi, je dis qu'il faut réfléchir,
Ma femme dit qu'il faut agir.
Et le curé la branle. (bis)
Mais le grand vicaire,
De santé précaire,
N'a jamais pu la branler, (bis)
C'est ce qui l'emmerde. (bis)
Quand sur notre place
On vend de la glace,
Moi, je dis « Je veux pas transir »,
Ma femme dit « Je veux pas grossir ».
Et le curé la suce. (bis)
Mais le grand vicaire,
De santé précaire,
N'a jamais pu la sucer, (bis)
C'est ce qui l'emmerde. (bis)
A la Pentecôte,
Quand l'herbe est trop haute,
Moi, je la coupe à la faux,
Ma femme l'entasse au râteau.
Et le curé la broute. (bis)
Mais le grand vicaire,
De santé précaire,
N'a jamais pu la brouter, (bis)
C'est ce qui l'emmerde. (bis)
S'il se présente une
Flaque inopportune,
Moi, je l'évite en vieux lascar,
Ma femme fait le grand écart,
Et le curé la saute. (bis)
Mais le grand vicaire,
De santé précaire,
N'a jamais pu la sauter, (bis)
C'est ce qui l'emmerde. (bis)
Quand il faut remettre
Du tulle aux fenêtres,
Moi, je porte les anneaux,
Ma femme porte les rideaux,
Et le curé la tringle. (bis)
Mais le grand vicaire,
De santé précaire,
N'a jamais pu la tringler, (bis)
C'est ce qui l'emmerde. (bis)
Quand rouvre sans clause
Une maison close,
Moi, je vais la contester,
Ma femme va la visiter,
Et le curé l'habite. (bis)
Mais le grand vicaire,
De santé précaire,
N'a jamais pu la bitter, (bis)
C'est ce qui l'emmerde. (bis)
Quand une mouche vole,
Tout le monde s'affole.
Moi, je dis « Quelle sale belette ! »
Ma femme attrape une tapette,
Et le curé l'encule. (bis)
Mais le grand vicaire,
De santé précaire,
N'a jamais pu l'enculer, (bis)
C'est ce qui l'emmerde. (bis)
Si par aventure
Arrive une voiture,
Moi, je m'occupe du moteur,
Ma femme des visiteurs,
Et le curé des charges. (bis)
Mais le grand vicaire,
De santé précaire,
N'a jamais pu décharger, (bis)
C'est ce qui l'emmerde. (bis)
Si quelqu'un se blesse,
Vite et sans faiblesse,
Moi, je fais de la thérapie,
Ma femme fait de la charpie,
Et le curé des bandes. (bis)
Mais le grand vicaire,
De santé précaire,
N'a jamais pu débander, (bis)
C'est ce qui l'emmerde. (bis)
L'évêque sent le fauve,
S'il vient, on se sauve.
Moi, je vais prendre un peu l'air,
Ma femme va se faire lanlaire,
Le curé va se faire foutre. (bis)
Mais le grand vicaire,
De santé précaire,
N'a jamais pu se faire foutre, (bis)
C'est ce qui l'emmerde. (bis)
On a, comme tout le monde,
Des fonctions immondes.
Moi, je dis « Je vais faire mes besoins »,
Ma femme dit « Je vais au petit coin »,
Et le curé démerde. (bis)
Mais le grand vicaire,
De santé précaire,
N'a jamais pu se démerder, (bis)
C'est ce qui l'emmerde. (bis)