LÈCHE-COCU
Paroles | Georges Brassens | |
Musique | Georges Brassens | |
Interprète | Georges Brassens | |
Année | 1976 |
Un avatar de A l'ombre des maris pour la dernière des quatre chansons que Brassens a consacrées au "cocuage", un thème qui faisait les beaux jours de la société patriarcale mais qui semble bien désuet dans les années soixante-dix. Le quatorzième 33 tours (Trompe la mort) donne d'ailleurs souvent l'impression que l'auteur est dépassé par l'évolution des mœurs, qu'il le revendique (Tempête dans un bénitier ; Le boulevard du temps qui passe) ou que les sujets qu'il aborde ne soient plus d'actualité (l'éloge de la misogynie dans Les casseuses ; l'anticléricalisme dans La messe au pendu).
LE CORBEAU ET LE RENARD
(Fables : Livre 1 ; Jean de La Fontaine ; 1668)
Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. "
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.