Le 22 septembre
Paroles | Georges Brassens | |
Musique | Georges Brassens | |
Interprète | Georges Brassens | |
Année | 1964 |
Du pur Brassens pour la forme : cinq sizains en alexandrins sans refrain ; des références savantes (notamment à la mythologie et à la littérature) contrastant avec le style populaire du leitmotiv qui termine chaque couplet ("Le vingt-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous"). Et pourtant une exception pour ce qui est du propos : dans un univers où les peines de cœur ne durent guère en général (ex.L'amandier ; Je rejoindrai ma belle), Le 22 septembre file en effet longuement la métaphore de l’automne pour évoquer la fin d’un interminable deuil amoureux. La chanson se conclut de surcroît sur quelques mots bien amers : "Et c’est triste de n’être plus triste sans vous."
LE 22 SEPTEMBRE
(première esquisse ; paroles de Georges Brassens)
Vous partîtes un soir de septembre et de brume.
Et depuis lors, à chaque automne, je l'avoue,
Je m'arrangeais toujours pour attraper un rhume
Et mouiller mon mouchoir en souvenir de vous.
Or, voici la saison fatale et je m'étonne
De ne guère sentir accélérer mon pouls.
Il y a du nouveau sous le ciel de l'automne :
On est le vingt-deux septembre et je m'en fous.
D'ordinaire, au retour de la saison des brumes,
Je m'arrangeais toujours pour chiper un gros rhume
Et mouiller mon mouchoir en souvenir de vous.
Or, voici le brouillard qui descend sur la Bièvre
Et je ne tousse point, et je n'ai plus de fièvre :
On est le vingt-deux septembre et je m'en fous
On ne reverra plus, le temps des feuilles mortes,
Le pauvre bougre qui me ressemble et qui porte
Le deuil de chaque feuille en souvenir de vous.