L'AMANDIER
Paroles | Georges Brassens | |
Musique | Georges Brassens | |
Interprète | Georges Brassens | |
Année | 1957 |
La première des trois chansons que Brassens a écrites pour le film Porte des Lilas (cf. Au bois de mon cœur) relate une amourette sur un ton aussi léger et sautillant (métrique, répétitions, mélodie) que l' "écureuil en jupon" qui se joue d'abord du canteur avant de prendre du bon temps avec lui. L'amandier rappelle ainsi la verve des chansons de Trenet dans sa période Fou chantant et s'éloigne donc de la veine plus ou moins libertaire de La chasse aux papillons ou de Il suffit de passer le pont, et plus encore des souffrances de Une jolie fleur ou de P... de toi.
TROIS AMANDES
(paroles de Georges Brassens ; 1954)
Trois amandes dans le ciel bleu,
C'était là toute ma fortune :
Si l'écureuil m'en chipait une,
Je le laissais faire, parbleu.
À l’oreille, elle me dit un jour :
Je suis belle et je suis gourmande ;
Et si tu me donnes une amande,
Je te donne un baiser d’amour.
Grimpe vite à l’arbre ma mie,
Et grignote et croque et picore ;
Et redescends plus vite encore
Me donner le baiser promis.
Elle s’en donne à bouche que veux-tu,
Puis me dit d’une voix ficelle :
Quand les amandes auront des ailes,
Je te donnerai le baiser dû.
Trois amandes dans le ciel bleu.
En moins de rien je recommande
Mon âme au bon Dieu des amandes
Et je monte à l’arbre, parbleu.
Mes amandes, quel branle-bas !
Elle m’échappait comme une anguille
Et me bombardait de coquilles
En chantant « M’aura, m’aura pas ! »
Elle les avait toutes mordues,
Toutes grignotées, mes amandes ;
Mais sa jolie bouche gourmande
En baisers me les a rendues.
Mais je l’ai regretté parbleu.
C’était là toute ma fortune.
Trois baisers, toute une fortune ;
Trois amandes dans le ciel bleu.