COMME UNE SŒUR
Paroles | Georges Brassens | |
Musique | Georges Brassens | |
Interprète | Georges Brassens | |
Année | 1958 |
Le cadre médiévalo-rural de La mauvaise réputation pour une chanson d'amour sans refrain (une de plus) qui commence par deux vers très machistes, enchaîne par de la mythologie et se développe en écho à Je suis un voyou dans l'opposition entre Croquants et manants chère à Brassens, avec, au passage, une des rimes coupées les plus pertinentes de l'Histoire de la chanson : "Et depuis leurs noces j'attends, noces j'attends, / Le cœur sur des charbons ardents, charbons ardents, / Que la faucheuse vienne cou- / Per l'herbe aux pieds de ce grigou, de ce grigou."
GRAND DIEU MERCI
(paroles de Georges Brassens ; 1945)
Un beau matin, de mon village
Je suis parti
Pour gagner le prix de mon mariage
Avec Myrthie.
Elle m'a promis d'être bien sage,
D'être fidèle et elle a mis
Force baisers dans mes bagages,
Grand Dieu merci.
Je n'ignore pas que, dans le village,
J'ai cent amis
Prêts à me donner ce témoignage
Avec Myrthie.
Je n'ignore pas que sous les branchages
Ils lui diront des mots hardis,
Mais ça s'arrêtera au corsage,
Grand Dieu merci.
D'ailleurs moi-même, dans le village,
Je me suis permis,
Lorsque pour un très long voyage
Ils sont partis,
Aimablement sous les branchages
De conter fleurette à leurs chéries.
Chacun son tour de braconnage,
Grand Dieu merci.
Mais ce matin, de mon village
On m'a écrit
Que, fatiguée de son veuvage,
Ma petite Myrthie
S'était donnée en mariage
A une espèce de mercanti,
Riche et faisant trois fois son âge,
Grand Dieu merci.
Être cocu, ce n'est pas dommage
Par un ami.
Mais par un vieillard sans plumage,
Ce n'est pas permis.
J'ai bien souffert, et dans ma cage,
J'aurai voulu me prendre aussi,
Mais je n'ai pas trouvé de cordage,
Grand Dieu merci.
Quand je reviendrai dans mon village,
Le cœur pétri,
J'irai revoir ma mie volage
Sans son mari. Et le cocu, je m'y engage,
Le vrai cocu, ce sera lui.
Ce sera lui et sans ambages,
Grand Dieu merci.