BONHOMME
Paroles | Georges Brassens | |
Musique | Georges Brassens | |
Interprète | Georges Brassens | |
Année | 1958 |
Une des trois chansons, avec Pauvre Martin et Maman, papa, dont l'origine remonte au séjour forcé de Brassens à Basdorf pendant la guerre. Bonhomme (qui n'avait pas de titre à l'époque) se voulait alors, comme Martin s'en va trimer aux champs / Pauvre Martin, une célébration de la dure vie des humbles. Retravaillée longtemps après et publiée en dernière piste du très phallocrate sixième 33 tours, Le pornographe, Bonhomme en prend alors des allures de second volet d'un diptyque où Brassens expose sa vision bien machiste de la femme idéale : après la bonne à tout faire de La femme d'Hector, voici la mère entièrement dévouée à son "bonhomme" de mari.
SANS TITRE
(paroles de Georges Brassens ; 1944)
Sous le vent rageur qui mord,
La bonne grand-mère
Va ramasser du bois mort
Pour chauffer grand-père,
Grand-père qui va mourir
De mort naturelle.
Bien tristement elle va
Par la forêt blême
Où jadis elle rêva
De celui qu'elle aime,
Qu'elle aime et qui va mourir
De mort naturelle.
Malgré ses grelottements,
Foin de reculade,
Il faut chauffer un moment
Le pauvre malade,
Qui gèle et qui va mourir
De mort naturelle.
Rien ne saurait arrêter
Sa démarche à l'heure,
Ni ses membres contractés
Ni ses yeux qui pleurent,
Car grand-père va mourir
De mort naturelle.
Non rien ne l'arrêtera,
Ni cette voix nette
Qui dit « Quand tu reviendras
A ta maisonnette,
Il sera peut-être mort
De mort naturelle »,
Ni cette autre et nette voix,
Montant du fond d'elle
Pour rappeler que parfois
Il fut infidèle,
Car, pauvre homme, il va mourir
De mort naturelle.
Sous le vent rageur qui mord,
La bonne grand-mère
Va ramasser du bois mort
Pour chauffer grand-père,
Grand-père qui va mourir
De mort naturelle.