O TROPEIRO / DANSE COPOEIRA

Paroles ?
Musique Charles Trenet
Interprète Charles Trenet
Année 1947 (inédit 1972)

Seule chanson en portugais du répertoire de Trenet, O tropeiro (dont le texte est d'origine inconnue) ne fut publiée sur disque que vingt-cinq ans après sa création (album Joue-moi de l'électrophone ; 1972) et sous un autre titre (Danse copoeira), les paroles étant alors attribuées de façon très douteuse à Trenet lui-même.

SOUVENIRS DU BRÉSIL
(Intégrale Trenet : introduction du volume 9 ; Daniel Nevers ; 2010 ; Editions Frémeaux et Associés)

En 53, alors que Staline cassait (enfin !) sa grosse bouffarde, que ses copains d'en face faisaient griller sur la chaise Ethel et Julius Rosenberg pour crime d'espionnage au profit de l'URSS et que la Reine se voyait couronnée en direct à la télé via l'eurovision, [Trenet] écuma surtout le Brésil... Ce n'était certes pas la première fois : des Printemps à Rio en plein mois d'octobre (là-bas, ils marchent sur la tête, à ce qu'on dit), il s'en était déjà payé plus d'un. Il en avait même fait une chanson...

En tout cas, ce Printemps automnal ne fut point ceux de 52 et 53, puisqu'en octobre de ces années-là, Charles, heureux de revoir Paris, mettait les bouchées doubles dans les studios du disque, de la radio et de la télévision. Il avait pris du retard mais n'éprouvait pas trop l'envie de le rattraper. Un autre octobre alors ? Sûrement pas celui de 1917 à l'autre bout d'un monde qui s'en trouva ébranlé, mais peut-être bien celui de 48 ou de 49 ? Puis il avait laissé la chanson se décanter comme il le faisait parfois (La Mer, La Folle Complainte...) avant que de l'offrir au public et au phonographe. Printemps à Rio, en tout cas, ne fut enregistré que le 9 octobre 1952 et décrocha un Prix du Disque l'année suivante... Trénet explique à la T.S.F. la gestation de sa chanson (CD1, plage 12), mais se garde soigneusement de fournir la moindre date. Ces artistes qui ne voient pas le temps passer !...

On trouvera ici d'autres plaisantes évocations du Pays des sambas, de sa baie sublime et de son étonnant pain de sucre, à commencer par la première plage du recueil : une rare version locale de La Mer, retitrée comme il se doit O Mar. Voici déjà longtemps, Jean-Christophe Averty nous fit découvrir une autre O Mar plus ancienne, gravée vers la fin des années 1930 par la firme Continental (rien à voir avec la petite boite nord américaine du même nom et encore moins avec la société cinématographique de droit français, fondée sur les rives de la Seine par nos envahisseurs voisins de l'Est sous l'Occupation !). Cette O Mar-là, Trenet aurait difficilement pu l'entendre, vu que le disque en question ne fut jamais distribué en Europe, non plus qu'aux USA. De son côté, lui-même ne se rendit au Brésil que dans la seconde moitié des années 1940, quand sa propre chanson était déjà composée et enregistrée. Donc, toute ressemblance ne pourrait être que pure coïncidence, comme on dit au cinéma... Et pourtant...

En revanche, il revendique bien, Charles Trénet, la musiquette de O Tropeiro, poème en langue portugaise - qu'il ne maîtrise pas vraiment, ainsi qu'il l'avoue - à lui confié par un garçon du cru qu'il aurait tiré d'une situation embarrassante. Dans une autre version des faits, le garçon serait en réalité une fille à qui il aurait prêté une robe... Quoiqu'il en soit (comme on disait parfois à "L'Alcazar" de Marseille), nous disposons ici d'une amusante version radio, émaillée de commentaires faussement naïfs dans la langue de Racine...

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