MA PHILOSOPHIE

Paroles Charles Trenet
Musique Charles Trenet
Interprète Charles Trenet
Année 1955

En bon bourgeois plein de certitudes, Trenet expose sa conception de l'existence dans une suite de conseils où domine sans surprise une joie de vivre qui fait peu de cas des misères du monde, quand elle ne vire pas à la tautologie : "Chante / La vie n'est pas méchante / Et quand elle nous enchante / Il n'est rien de meilleur".

MA PHILOSOPHIE
(paroles et musique de Gustave Nadaud ; 1855)

Socrate à mes yeux est un sage ;
J'honore Aristote et Platon ;
Epicure plaît davantage ;
J'admire Voltaire et Newton.
Après eux, je prends la parole...
Qui ? moi, vous donner des leçons ? -
Oui. Puisqu'on fait tout en chansons,
En chantant je fonde une école.

Mes amis, voilà
Ma philosophie ;
Heureux qui se fie
A ces chansons-là !

Le premier pas dans la sagesse,
C'est l'amour d'un Dieu révélé ;
C'est le mépris de la richesse ;
On peut l'avoir, puisque je l'ai.
On trouve, aussi bien qu'en un livre,
Ce dogme écrit au fond du cœur,
Ce conseil, donné par l'honneur,
De bien penser et de bien vivre.

Mes amis, voilà
Ma philosophie ;
Heureux qui se fie
A ces chansons-là !

Eh quoi ! philosophe ascétique,
Quel oubli fais-tu de tes sens ? -
Ah ! Voici le moment critique :
Le corps a des besoins puissants.
Notre âme, qui prie et qui pense,
Nous laisse encor quelques loisirs ;
Sans débauche, il est des plaisirs,
Et des libertés sans licence.

Mes amis, voilà
Ma philosophie ;
Heureux qui se fie
A ces chansons-là !

Soyons toujours ce que nous sommes,
Frères par notre infirmité ;
On peut, en méprisant les hommes,
Aimer encor l'humanité.
Semez, semez, sans espérance,
Les bienfaits qui font des ingrats ;
Le vertu ne me touche pas
Quand elle attend sa récompense.

Mes amis, voilà
Ma philosophie ;
Heureux qui se fie
A ces chansons-là !

Surtout, n'augmentez pas le nombre
De nos politiques étroits ;
Vivez en paix, restez à l'ombre ;
Les devoirs sont avant les droits.
Bravez l'opinion fragile,
Et marchez d'un pas affermi ;
Quand vous n'auriez qu'un seul ami,
C'en est assez pour être utile.

Mes amis, voilà
Ma philosophie ;
Heureux qui se fie
A ces chansons-là !

J'en étais là de ma doctrine,
Lorsqu'une voix me dit tout bas :
« Est-ce là ta muse badine ?
Chante, et ne nous sermonne pas ! »
Soit ! J'abandonne mon système ;
Qu'un autre vous l'explique mieux,
Et, s'il n'est pas trop ennuyeux,
Je le prends pour maître, et je l'aime.

Mes amis, voilà
Ma philosophie ;
Heureux qui se fie
A ces chansons-là !

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