LE JARDIN EXTRAORDINAIRE

Paroles Charles Trenet
Musique Charles Trenet
Interprète Charles Trenet
Année 1957

Une ode à l'imagination, vecteur, via la création cantographique, du "jardin extraordinaire" de tous les possibles : les statues "s'en vont danser sur le gazon" ; les grenouilles saluent la lune en entonnant La valse brune ; les inévitables oiseaux "tiennent un buffet" que fréquentent "Monsieur le Maire et le Sous-Préfet" ; l'amour se fait "sans manières" avec "la plus belle des filles" ; et Trenet n'oublie pas de se citer au passage, magicien d'un verbe qui enchante le monde pour échapper au "maussade" de la "grande ville perverse" et au "chagrin" qui règne au quotidien.

DIEU TRISTE
(Charles Trenet ; 1940)

Le jardin public où sourit ce dieu triste
Est encombré de fleurs laides. Le soir
Un homme passe avec une corbeille,
Puis un cycliste
Puis une vieille
Puis des gens tristes qui s’ennuient,
Et puis la nuit.

La nuit généralement
Le dieu quitte son socle.
Un soir il s’est assis sur un banc
A côté d’un monsieur à binocle
Qui sans doute attendait une femme.
Le monsieur s’est d’abord effrayé,
Puis il a souri, par politesse,
Au dieu gras qui s’ennuyait.
Le monsieur s’épongeait le front,
Disant :  « Viendra-t-elle ? »
Et le dieu d’un hochement de tête franc
Répondait : « Elle ne viendra pas. »

Le dieu s’ennuie,
Il s’étiole, ronge son marbre.
Il bâille dans ce jardin,
La nuit il descend et pleure sous les arbres.

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