LA FOLLE COMPLAINTE

Paroles Charles Trenet
Musique Charles Trenet
Interprète Charles Trenet
Année 1945 (inédit 1951)

Avec La folle complainte, Trenet semble signer l'acte de décès du Fou chantant (et aussi de sa propre enfance, les deux étant indissociablement liés) : "Donnez-moi quatre planches / Pour me faire un cercueil / Il est tombé de la branche / Le gentil écureuil". Le constat officiel d'un fait avéré depuis quelques années est d'autant plus tardif que l'auteur attendra 1951 pour l'enregistrer, un délai encore plus incompréhensible à considérer qu'il prit le temps en attendant de graver bien des œuvrettes qui n'offrent pas le même intérêt. Le disque présente de surcroît une version incomplète de la chanson en omettant un couplet que Trenet chantait toujours sur scène.

ADIEU AUX ESPRITS FAMILIERS
(Les œuvres burlesques et mystiques de Frère Matorel mort au couvent ; Max Jacob ; 1912 ; Editions Kahnweiler)

Non ! non ! j'ai peur de vous, poèmes du mensonge !
Adieu, rêves d'orgueil ! adieu vous, trop beaux songes
Qui roulez devant moi le faste de ma vie !
Adieu ! mes beaux acteurs, mimant les prophéties
De tous mes lendemains, de mes jours malheureux.
Ne m'offrez plus, ô nuit, ni vos rois, ni vos dieux,
De couleur diabolique ou céleste il m'importe !...
Va, Beauté ! va frapper autre part qu'à ma porte.
Possible que mon rêve ait été vérité,
Mais je ne veux aimer, moi, que l'Eternité !
Merci, esprits chéris, toi l'Arlequin trop lourd
Qui souffre du talon ! et toi, le Pierrot sourd.
Merci ! le musulman qui veille pour mon sacre,
Et toi, le Mirabeau, la tête de massacre,
Jupin, la Muse à lyre et les dieux de la Grèce,
Les dames inconnues, les filles de Lutèce,
Et ma mère encore jeune, les gestes de mon père,
Qui souvent entourez ta grande face austère,
Satyre ! à Faust ! et les dieux des grèves bleues !
L'ouvrier ivre et sa petite aux rubans bleus,
Et vous, jongleurs persans qui descendez des cieux,
Merci ! car vos propos ne sont pas sans beauté.
Mais pour moi Carnaval n'est pas la vérité ;
Et c'est vous qui vivez là-haut dans l'atmosphère,
Rois d'un ciel ignoré, ô génies planétaires,
Que je voudrais connaître et que je veux chanter.
Cherche en Dieu la couleur des royaumes de l'air.
Venez ! Venez à mon trépas ! toute mon âme,
Le cortège brillant de mes défunts écrits.
Viens ! Pierrot, front plus blanc que ta robe de femme,
Ferme l'armoire où tu rangeais mes manuscrits.
Vous ! quittez la pénombre où vous parlez, esprits,
Pleurez celui que vous perdez et qui grandit.

Nous contacter

Veuillez entrer votre nom.
Veuillez entrer un sujet.
Veuillez entrer un message.
Veuillez vérifier le captcha pour prouver que vous n'êtes pas un robot.