LA CIGALE ET LA FOURMI

Paroles Jean de La Fontaine
Musique Charles Trenet
Interprète Charles Trenet
Année 1941 (inédit 1942)

Après Verlaine et Chanson du joli feu de bois, La Cigale et la Fourmi est le troisième poème mis en chanson par Trenet au début de l'année 1941. Si cette "frénésie" soudaine, et presque sans lendemain, ne manque pas d'étonner (évasion-refuge dans le patrimoine littéraire pour oublier la défaite et l'Occupation ?), le choix d'une fable (la première du premier livre des Fables de La Fontaine ; 1668) dont la morale rappelle les considérations de Pétain sur "l'esprit de jouissance" et "l'esprit de sacrifice", interroge plus encore. Comme Terre !, La Cigale et la Fourmi exhale ainsi des relents maréchalistes, même s'ils sont atténués par la sympathie que suscite l'insouciante cigale (n'est-elle pas une métaphore du chanteur ?) dans ses démêlés avec la laborieuse fourmi. Cette chanson ambigüe est également la seule que Trenet a enregistrée avec Django Reinhardt. La partition en est évidemment très jazz.

ANNONCE DE LA DEMANDE D'ARMISTICE
(Philippe Pétain ; allocution radiodiffusée ; 20 juin 1940)

Français ! J’ai demandé à nos adversaires de mettre fin aux hostilités. Le gouvernement a désigné mercredi les plénipotentiaires chargés de recueillir leurs conditions.

J’ai pris cette décision, dure au cœur d’un soldat, parce que la situation militaire l’imposait. Nous espérions résister sur la ligne de la Somme et de l’Aisne. Le général Maxime Weygand avait regroupé nos forces. Son nom seul présageait la victoire. Pourtant la ligne a cédé et contraint nos troupes à la retraite.

Dès le 13 juin, la demande d’armistice était inévitable.

Cet échec vous a surpris. Vous souvenant de 1914 et de 1918, vous en cherchez les raisons. Je vais vous les dire.

Le 1er mai 1917, nous avions encore 3 280 000 hommes aux armées, malgré trois ans de combats meurtriers. A la veille de la bataille actuelle, nous en avions 500 000 de moins. En mai 1918, nous avions 85 divisions britanniques ; en mai 1940, il n'y en avait que 10. En mai 1918, nous avions avec nous les 58 divisions italiennes et les 42 divisions américaines.

L’infériorité de notre matériel a été plus grande encore que celle de nos effectifs. L’aviation française a livré à un contre six ses combats.

Moins forts qu’il y a vingt-deux ans, nous avions aussi moins d’amis. Trop peu d’enfants, trop peu d’armes, trop peu d’alliés, voilà les causes de notre défaite.

Le peuple français ne conteste pas ses erreurs. Tous les peuples ont connu tour à tour des succès et des revers. C’est par la manière dont ils réagissent qu’ils se montrent faibles ou grands.

Nous tirerons la leçon des batailles perdues. Depuis la victoire, l’esprit de jouissance l’a emporté sur l’esprit de sacrifice. On a revendiqué plus qu’on a servi. On a voulu épargner l’effort ; on rencontre aujourd’hui le malheur.

J’ai été avec vous dans les jours glorieux. Chef du gouvernement, je suis et je resterai avec vous dans les jours sombres. Soyez à mes côtés. Le combat reste le même. Il s’agit de la France, de son sol, de ses fils.

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