EN SOUVENIR DE TOI...

Paroles Charles Trenet
Musique Charles Trenet
Interprète Charles Trenet
Année 1991 (inédit 1992)

Encore une chanson où "le refrain si doux" d'un amour de jeunesse vient apaiser les tourments de la vieillesse (ex.Fidèle ; Gruissan, mes amours...).

STANCES
(Albert Bausil ; 23 mai 1914 ; publié dans La Terrasse au Soleil ; 1921 ; Editions du Coq Catalan)

J'aurai passé ma vie à désirer des choses
Qui ne s'obtiennent pas,
A suivre, pas à pas, l'Oiseau bleu qui se pose,
Et me fuit, pas à pas.

J'aurai passé ma vie à poursuivre sans cesse
La volupté des jours,
A chercher la saveur, la brûlure ou l'ivresse
D'impossibles amours.

Mes yeux, mes pauvres yeux émerveillés de vivre,
Se sont levés vers vous,
Promesses des printemps, des pays et des livres,
Et des yeux les plus doux !

Vous ne m'avez donné que la joie éphémère
De votre vision
Et ces clartés d'espoir qui rendent plus amère
La désillusion...

Et cependant ! j'avais la jeunesse et la flamme,
Et les rêves ardents,
Et je passais, rieur, sous les balcons des femmes
Avec des fleurs aux dents !

J'apportais à la vie une âme si légère,
Si prompte à se blesser,
Que j'effrayais ceux qui m'aimaient, et que ma mère
Tremblait de me laisser...

Un jour, j'ai rencontré la petite sœur tendre,
Celle que j'attendais,
Celle vers qui, fervent et frémissant d'attendre,
Tout mon cœur se tendait.

Ce fut la vision éblouissante et brève,
L'instant auréolé...
... Quand j'ai rouvert mes yeux éblouis sur le rêve
Il s'était envolé...

Et les jours ont passé sur mon âme plus lasse,
Effeuillant les espoirs,
Et je sens, à présent, que chaque heure qui passe
Me rapproche du soir,

Et que tous ces désirs, et que toutes ces choses
Dont je m'enivrais tant,
Ne seront plus bientôt qu'un automne sans roses
Pour les autres printemps !

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