PROMESSES D'UN VISAGE
Paroles | Charles Baudelaire | |
Musique | Bernard Lavilliers | |
Interprète | Bernard Lavilliers | |
Année | 1988 |
Le deuxième et dernier poème mis en chanson dans l'album If... : un texte de Baudelaire qui célèbre la sensualité féminine. Lavilliers en modifie quelques mots, bisse le dernier vers puis le dernier mot et ajoute un refrain susurré par un chœur en italien.
LES PROMESSES D'UN VISAGE
(Les épaves ; Charles Baudelaire ; 1866)
J’aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés,
D’où semblent couler des ténèbres ;
Tes yeux, quoique très noirs, m’inspirent des pensées
Qui ne sont pas du tout funèbres.
Tes yeux, qui sont d’accord avec tes noirs cheveux,
Avec ta crinière élastique,
Tes yeux, languissamment, me disent : « Si tu veux,
Amant de la muse plastique,
« Suivre l’espoir qu’en toi nous avons excité,
Et tous les goûts que tu professes,
Tu pourras constater notre véracité
Depuis le nombril jusqu’aux fesses ;
« Tu trouveras au bout de deux beaux seins bien lourds,
Deux larges médailles de bronze,
Et sous un ventre uni, doux comme du velours,
Bistré comme la peau d’un bonze,
Une riche toison qui, vraiment, est la sœur
De cette énorme chevelure,
Souple et frisée, et qui t’égale en épaisseur,
Nuit sans étoiles, Nuit obscure ! »