JE TE RECONNAÎTRAI
Paroles | Claude Roy et Bernard Lavilliers | |
Musique | Bernard Lavilliers | |
Interprète | Bernard Lavilliers | |
Année | 2008 |
Cinq couplets (dont le premier vers, et même souvent le deuxième, commence toujours par l'anaphore "Je te reconnaîtrai") et deux refrains pour chanter la longue attente de la femme "complice du soleil", cette "féline" qui viendra combler les rêves d'un grand Fauve d'Amazone, mais une chanson entachée pour la quatrième fois (ce sera la dernière) de l'album Samedi soir à Beyrouth d'emprunts non signalés, au poème Petit matin de Claude Roy en l'occurrence, des emprunts vite repérés par la presse, ce qui contraignit Lavilliers, comme pour Ma belle, à mentionner sa source d'inspiration lors de la réédition du disque.
PETIT MATIN
(Le poète mineur ; Claude Roy ; 1949 ; Editions Gallimard)
Je te reconnaîtrai quand tu viendras pieds nus
Par les sentiers brûlants d’odeurs et de soleil
Les cheveux ruisselants sur tes épaules nues
Et les seins ombragés des palmes du sommeil.
Je laisserai alors s’envoler les oiseaux
Les oiseaux longs courriers qui traversent les mers
Les étoiles aux vents courberont leurs fuseaux
Les oiseaux très pressés fuiront dans le ciel clair.
Je t’attendrai en haut de la plus haute tour
Où pleurent nuit et jour les absents dans le vent
Quand les oiseaux fuiront je saurai que le jour
Est là marqué des pas de celle que j’attends.
Complices du soleil je sens mon corps mûrir
De la patience aveugle et laiteuse des fruits
Ses froides mains de ciel lentement refleurir
Dans le matin léger qui jaillit de la nuit.