BALTHAZAR
Paroles | Bernard Lavilliers | |
Musique | Bernard Lavilliers | |
Interprète | Bernard Lavilliers | |
Année | 1975 |
Un guitare-voix pour chanter les tours de passe-passe d’un prestidigitateur, métaphore peut-être du tour de passe-passe politique réussi par la droite à la présidentielle de 1974.
BARRE, GISCARD, CHIRAC : LE COMBAT DES CHEFS
(L'Histoire n°162 ; Nicolas Domenach ; janvier 1993)
Depuis la mort de Georges Pompidou, la droite est divisée en deux familles antagonistes : la formation libérale et centriste de Valéry Giscard d'Estaing, et le mouvement gaulliste de Jacques Chirac. Leur affrontement a été exacerbé par l'arrivée d'un troisième personnage : Raymond Barre.
Peut-on jamais effacer les grandes trahisons ? Cette question, Jacques Chirac ne cesse de se la poser depuis dix-huit ans. Depuis ce samedi 13 avril 1974 où il a lancé « l'appel des 43 » (quatre ministres et trente-neuf députés, pour la plupart des membres UDR (1)), afin de casser la candidature de Jacques Chaban-Delmas à l'élection présidentielle et d'apporter au « libéral indépendant » Valéry Giscard d'Estaing la caution gaulliste dont il avait besoin.
Le ministre de l'Intérieur de l'époque et les « diaboliques » (Marie-France Garaud et Pierre Juillet), qui influencent « ce poussin dont ils ont fait un poulet », n'ont en effet qu'une obsession : abattre Jacques Chaban-Delmas, qui « n'est pas un homme d'État ». Pour eux, mieux vaut faire élire à la présidence un véritable homme de droite, même non gaulliste, car lui seul pourra mobiliser la France conservatrice et stopper l'ascension du candidat de la gauche. Mais ces apprentis sorciers coupent ainsi le lien avec lequel Charles de Gaulle puis Georges Pompidou ont fagoté comme du bois mort les partis de droite. Et ils légitiment un adversaire désormais incontournable.
Le 13 avril 1974, la guerre des chefs commence. Une guerre inévitable. En effet, avec l'élection à la présidence de la République de Valéry Giscard d'Estaing, le 19 mai 1974, c'est une dynastie vieille de seize ans qui s'écroule. Jusque-là, les gaullistes tenaient tout : l'Elysée, Matignon, les postes clefs du gouvernement, le Parlement. Ils sont le premier parti de France, le premier groupe parlementaire. Ils sont le pouvoir. Un pouvoir qui les a d'ailleurs enfantés, puisque le mouvement gaulliste n'est que le prolongement de la puissance présidentielle.
Jusqu'en 1974, l'État UDR, qui a phagocyté toutes les forces de droite, constituait une pyramide à l'envers, reposant sur sa tête : le président de la République, élu au suffrage universel. Lorsqu'elle perdit sa tête (Georges Pompidou), la pyramide bascula et resta sur le flanc. Jusqu'à ce que Jacques Chirac reprenne la direction du mouvement gaulliste. Chose facile pour qui est à la fois chef du gouvernement, candidat à la présidence de la République et, à partir de 1977, maire de Paris - il fait fonctionner sa mairie sur le modèle du pouvoir central et dispense généreusement les avantages matériels et symboliques.
Mais nous n'en sommes pas encore là. En 1974, l'élection de Valéry Giscard d'Estaing sonne le glas de l'omnipotence gaulliste et l'on redécouvre ce qu'elle avait masqué : la droite s'organise en fait selon deux modèles, qui n'ont rien de commun : « Le mode notabiliaire, qui assure à une multitude de sociétés locales l'encadrement d'un maillage décentralisé de notables à la fois socialement solidaires et politiquement autonomes ; le mode bonapartiste, qui fonde l'ordre socio-politique sur la sublimation des intérêts particuliers au profit d'une entité abstraite et sur la sacralisation d'un Etat transcendant et des chefs qui le symbolisent (2). » Ce sont ces deux forces qui vont désormais s'affronter. Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac n'en seront que les champions. Pas toujours conscients des forces qu'ils représentent et qui les dépassent.
Comment se fait-il, par exemple, que Jacques Chirac et les pompidoliens aient pris le risque de donner au chef du camp adverse la clef du Château, autrement dit de toutes les institutions ?
Le « petit Jacques », comme le raconte Frantz Olivier Giesbert, a été pris au dépourvu par la disparition de son maître, de son père, Georges Pompidou (3). Sa mort l'avait laissé inconsolable et il fut manipulé par les gardiens du temple. Ceux-ci - Marie-France Garaud et Pierre Juillet - avaient entraîné le chef de l'État, dès avant sa maladie, dans une véritable dérive vers la droite.
Les « diaboliques » sont en effet hypnotisés par ce qu'ils considèrent comme leur adversaire n° 1 : l'aile gauche du gaullisme, c'est-à-dire Jacques Chaban-Delmas (4). Ajoutons que leur toute-puissance les rend aveugles : « Les gaullistes croient que le pouvoir leur est dû parce qu'ils sont gaullistes », disait le secrétaire général de l'UDR, Alexandre Sanguinetti. Nos « Fripounet et Marisette » ne doutent pas qu'ils ne feront qu'une bouchée de Giscard. Ils ne voient donc pas quelle faute ils commettent en offrant la maîtrise du jeu politique à un représentant de cette droite modérée qui n'a jamais accepté l'impérialisme du grand Charles et de ses héritiers. Lesquels croient jouer en toute impunité à qui perd gagne. Un jeu suicidaire, surtout pour un gaulliste, que de perdre la présidence de la République pour mieux la gagner ensuite.
Il faudra plusieurs mois à nos pompidoliens pour prendre conscience de cette erreur. Ils l'auraient d'ailleurs comprise beaucoup plus tôt si Valéry Giscard d'Estaing n'avait pas commis, lui aussi, une bévue aux conséquences irréversibles. Malgré les pressions de ses proches, tel Michel Poniatowski, il refuse de dissoudre l'Assemblée nationale et de faire de son parti celui de la majorité. Péché d'orgueil gaullien : il s'imagine que l'UDR s'inclinera puisqu'il a bénéficié de l'onction du suffrage universel. Une partie des gaullistes déposeront, en effet, leurs armes à ses pieds. Mais pas l'essentiel du mouvement, et pas Jacques Chirac, qui n'a d'avenir que porté par ce mouvement.
L'opposition des chefs est alors irréductible. Il n'y a pas que des différences de tempérament qui les poussent à l'affrontement. Encore que celles-ci jouent un rôle non négligeable : l'un, Giscard, est cérébral, distant, calme, introverti et solitaire ; l'autre, Chirac, est instinctif et pragmatique, chaleureux, agité, extraverti et toujours très entouré (5). Chirac aime les paysans de Corrèze, la tête de veau sauce ravigote, les costumes trois-pièces, le bricolage, les romans policiers, les fanfares militaires, le cirque et les westerns ; Giscard adore les salons parisiens et les particules, les navets cuits à la vapeur, les vêtements anglais, Flaubert, le tennis, le ski et les chasses au grand fauve en Afrique.
Issu de familles radicales corréziennes - avec deux grands-pères instituteurs laïcs et républicains -, Jacques Chirac se reconnaît en fait dans « la France profonde ». Celle d'un « fils » d'instituteur du Cantal, Georges Pompidou, auquel il s'est dévoué tout entier, au point de partager son exigence d'un État fort, sa croyance dans un progrès « indéfini et lent » ou sa passion pour l'art abstrait... Valéry Giscard d'Estaing, lui, est né coiffé. Son arrière-grand-père et son grand-père, autrefois parlementaires dans le Puy-de-Dôme, lui ont légué une circonscription et, plus encore, leur centrisme politique : il appartient à cette France de notables modérés et éclairés, « naturellement » appelés à servir l'État tout en restant profondément libéraux, méfiants des empiétements de la puissance étatique et très ouverts sur l'étranger, notamment l'Angleterre. Une grande famille de conservateurs modernistes, qui se retrouve dans le groupe des Indépendants et Paysans, dirigé par Antoine Pinay, auquel adhère le jeune Valéry. Un groupe dont les membres se sont le plus souvent jetés dans les bras de Pétain avant de se résigner à soutenir de Gaulle. Ils ne se sont véritablement enthousiasmés pour le Général que lorsqu'ils ont cru que celui-ci conserverait l'Algérie à la France. Giscard rejoint donc de Gaulle, mais avec infiniment de distance. Sa carrière est fondée sur cette ambiguïté, en attendant une évolution, inéluctable selon lui : le rassemblement des modérés.
DEUX DROITES ANTAGONISTES
Élu président de la République le 19 mai 1974, Valéry Giscard d'Estaing va donc s'employer à regrouper, sous son autorité, ces familles centristes et libérales que l'État UDR avait satellisées. Car il entend que la France soit gouvernée « au centre » et par « sa majorité ». Ce qui veut dire par les centristes, les libéraux, les gaullistes évolués et les sociaux démocrates, qu'il compte détacher de la gauche. Tout cela rassemblé dans un seul parti, le sien, puisque ainsi le veulent les institutions qui font du chef de l'État le patron de tous ceux qui le soutiennent. Conséquence logique : Giscard refusera à Chirac la direction de cette majorité parce que cela ne correspondrait pas à l'esprit de la Ve République, incarnée par lui, et parce que le gaullisme représente le passé et le conservatisme.
Ce refus ne sera pas signifié clairement par Valéry Giscard d'Estaing à son Premier ministre, qui mettra du temps à prendre conscience de l'implacable mécanique ainsi mise en route. Car le président de la République pense que Jacques Chirac va lui livrer les gaullistes pieds et poings liés. Et s'ils ne se rendent pas à la raison du plus grand, il leur réserve une modification du mode de scrutin - l'introduction d'une dose de proportionnelle -, qui doit permettre de les laminer et de détacher le centre gauche des communistes. A l'automne 1974, Michel Poniatowski, son fidèle conseiller, peut pronostiquer : «Dans deux ans, l'UDR n'existera plus. »
Or, deux ans plus tard, l'UDR existe toujours et Jacques Chirac en est devenu le chef incontesté. Pas plus qu'il n'a dissous l'Assemblée nationale, Giscard n'a modifié le mode de scrutin. Deux erreurs qu'il va payer cher. Son parti, l'UDF (Union pour la démocratie française), n'est porté sur les fonts baptismaux que le 10 janvier 1978. Il aura fallu quatre ans pour que le président parvienne à « confédérer » les libéraux du parti républicain, les centristes de Jean Lecanuet, les radicaux de Jean-Jacques Servan-Schreiber et les démocrates sociaux de Max Lejeune.
Mais le chef de l'État ne réussit pas pour autant à faire émerger une force centrale qui condamnerait à la marginalité, d'un côté le parti gaulliste, de l'autre la composante archaïque et sectaire du parti socialiste (6). Giscard parvient seulement à reconstituer le centre droit libéral et orléaniste. Aux législatives de mars 1978, celui-ci se montre incapable de supplanter l'UDR, qui perd certes vingt sièges, mais conserve la première place, avec cent cinquante-trois parlementaires élus contre cent vingt-quatre à l'UDF.
Des lors, la majorité est partagée, divisée entre deux forces à peu près équivalentes, l'une monolithique, l'autre féodale. Sous le voile perpétuellement déchiré d'une unité de façade, elles poursuivront une guérilla impitoyable et fratricide pour la maîtrise du pouvoir, ne pensant l'union qu'en termes d'impérialisme et d'élimination des différences. Pour le plus grand profit de la gauche.
Le parti socialiste capte, en effet, les nouveaux électeurs (les femmes, les salariés), qui ne se reconnaissent plus dans ces partis embourbés dans leur guerre de tranchée. Quant à l'électorat conservateur traditionnel, il déserte. Entre les législatives de 1978 et la présidentielle de 1981, la droite perd trois millions de voix ; en 1981, Giscard est défait, sans surprise, avec 47,8 % des suffrages. Une défaite qui est avant tout celle du champion sortant, mais aussi celle de toute la droite, et celle de Chirac, qui a de nouveau, en trahissant sa propre famille, fait une fausse manœuvre.
A son tour, la pyramide giscardienne est renversée. Elle avait fini, elle aussi, par reposer sur la tête : la toute-puissante fonction présidentielle. L'UDF l'ayant perdue, tous les niveaux de pouvoir tombent en cascade. La maison Giscard s'effondre (7). Le RPR chiraquien est alors repris par la nostalgie hégémonique. Jacques Chirac espère priver le centre d'air et d'espace en se recentrant lui-même, en adoptant un discours et une stratégie modérés - qui font le désespoir du président de l'UDF de l'époque, Jean Lecanuet.
Mais a trop pratiquer cette course au centre, le RPR a libéré une place à droite. Jean-Marie Le Pen s'y engouffre. La liste unique de l'opposition conduite par Simone Veil aux législatives de 1984 permettra à l'extrême droite de concrétiser sa présence : de 0,74 % en 1974, elle grimpe à 11 % dix ans plus tard. Une ascension réalisée essentiellement au détriment de Jacques Chirac, qui perd une partie de ses électeurs les plus à droite et n'en gagne guère au centre.
Au centre apparaît précisément un autre combattant de la France modérée : Raymond Barre. Ancien Premier ministre de Giscard, « venu à la politique par hasard », il pense que son heure a sonné. Celle du « gaullo-centrisme ». D'un côté, le faux gaullisme de Chirac est disqualifié par ses mouvements erratiques : opposition de droite, trahison du chef de l'Etat entre 1978 et 1981, centrisme de pacotille... De l'autre côté, la vraie droite libérale, défendue par Giscard, est sous le choc de la défaite. Il y a donc un vaste espace à combler. Raymond Barre va s'y employer.
Il est vierge de tout péché : Valéry Giscard d'Estaing l'ayant personnellement écarté de la campagne présidentielle, il ne porte pas la responsabilité de l'échec. Mais il a une revanche à prendre contre l'ancien président, contre l'impopularité, contre Chirac aussi et ces « gaullistes à la mie de pain » qui n'ont cessé de mettre à mal les institutions, alors que lui les défendait. Car il est gaulliste. De ce gaullisme d'enfant des îles qui a identifié le Général à la mère-patrie. « Dernier des Mohicans du gaullisme historique » (8), il va poursuivre sa quête impossible en mobilisant autour de lui les notables orphelins, repoussés par Chirac et que le côté démocrate chrétien de Barre attire.
RAYMOND BARRE CONTRE LES PARTIS
« L'extra-terrestre du microcosme », comme Raymond Barre aime à se nommer, aura ses « bartiens ». D'abord, des petits hommes verts du monde politique, des socio-professionnels qui constituent la « Génération Barre »... « L'ancien Premier ministre crée une organisation qui n'en est pas une, qui n'en sera jamais une. » (9) Il favorise sur tout le territoire l'éclosion de clubs, qui formeront une « non-entreprise partisane » : tout à sa gloire dédiés, ils n'auront d'autre vocation que d'exister et surtout de n'entreprendre aucune action susceptible de les assimiler à un parti. Raymond Barre voit-il plus loin ? Certains imaginent qu'il ambitionne, lui aussi, de créer une force centrale qui ratisse large, englobant l'UDF et ses clubs, des gaullistes de progrès et même des hommes de gauche.
Raymond Barre écoute patiemment ses conseillers, ses explorateurs, envoyés spéciaux sur le front microcosmien, tels Pierre-André Wiltzer ou Charles MilIon, qui lui ont proposé à plusieurs reprises de créer un mouvement politique qui serait le bras armé de sa stratégie. Mais il ne s'y résout pas. Il ne se donne pas les moyens de son refus de la cohabitation ni de son élection à la présidence de la République. Ses réseaux se transforment en simili entreprises de soutien à sa candidature. Sans jamais se marier avec les partis qui se sont dévoués à sa cause, tel le CDS. Sans jamais contraindre, par des rapports de force et des accords, d'autres partis hostiles, notamment le parti républicain, à marcher de concert avec lui. Il s'estimera ensuite trahi par Valéry Giscard d'Estaing, par François Léotard, par Jacques Chirac. Mais on pourrait aussi admettre qu'il le fut d'abord par lui-même et que les partis se sont vengés du mépris dans lesquels il les tenait
Raymond Barre n'occupe donc que momentanément la place laissée vacante par Valéry Giscard d'Estaing. Par défaut giscardien et grâce à ses qualités propres, il incarne la droite modérée, reconstituée depuis 1974. Mais il ne va pas au-delà : lors de l'élection présidentielle de 1988, il ne réalise de bons scores que dans les départements qui avaient voté Giscard en 1974 (Rhône-Alpes, la Haute-Loire, la Lozère, l'Ouest et l'Est).
Ainsi, l'ancien Premier ministre et l'ex-président de la République chassent sur les mêmes terres. Pour que l'un puisse exister, il faut que l'autre disparaisse. Après, on passera aux choses sérieuses : la guerre avec le camp d'en face, la lutte à mort avec Jacques Chirac. Un nouveau duel en perspective, mais entre grands, entre gueules cassées de l'élection présidentielle. A ce combat de titans, les myrmidons de la rénovation ne peuvent se mêler que par éclipses. Tant que les grands chefs monopoliseront l'espace présidentiable, ils seront condamnés à jouer les utilités. Vainqueurs, ils sont des dieux-présidents ; vaincus, ils n'en conservent pas moins l'essence divine. Les autres, pauvres mortels, ne sont que des candidats au royaume des cieux.
(1) L'Union des démocrates pour la Ve République fut créée en 1967. Elle succédait à l'UNR (Union pour la nouvelle république).
(2) Jean-Louis Bourlanges, Droite année zéro, Paris, Flammarion, 1988.
(3) Cf. Frantz Olivier Giesbert, Jacques Chirac, Paris, Le Seuil, 1987, et Maurice Szafran, Chirac ou les passions du pouvoir, Paris, Grasset, 1986.
(4) Cf. Jean Charbonnel, L'Aventure de la fidélité, Paris, Le Seuil, 1976.
(5) Cf. Catherine Nay, La Double Méprise, Paris, Grasset, 1980, et Jean Bothorel, Le Pharaon, Paris, Grasset, 1983.
(6) A l'époque les « modernistes » Michel Rocard et Pierre Mauroy s'opposaient aux tenants de la rupture avec le Capital, regroupés autour des « archaïques » François Mitterrand et Jean-Pierre Chevènement.
(7) Cf. Stéphane Denis, La Chute de la maison Giscard, Paris, Lattes, 1981.
(8) Cf. Jean-Louis Bourlanges, op. cit.
(9) Cf. Guy Birenbaum, « L'échec du système d'action barriste », Revue française de sciences politiques n° 6, PFNSP, 1990.