QUE VEUX-TU QUE JE TE DISE, MAMAN ?

Paroles Charles Trenet
Musique Charles Trenet
Interprète Charles Trenet
Année 1981

Si Vrai ! Vrai ! Vrai ! retentissait déjà des échos de sa mère, Que veux-tu que je te dise, maman ? est la première chanson que Trenet lui consacre entièrement après sa mort, survenue en 1979. C'est surtout une des plus personnelles qu'il ait écrites : les souvenirs des "jeunes années" défilent de façon aussi précise que dans Fidèle dix ans plus tôt ("Madame Meinrath", la première institutrice ; "Les trains [qui] passent et repassent" devant la maison de Narbonne et que tante Emilie identifie à sa "bonne oreille") ; les soirées mondaines que la défunte enchantait au piano revivent avec les yeux du petit garçon ébloui par la beauté de sa mère ("Mais toi tu joues les coquettes / Et tu changes de toilette"), un petit garçon quelque peu jaloux aussi du "fringant capitaine" et du "doux clerc de notaire" venus pour "faire / La cour" à la si séduisante maîtresse de maison ; et la chanson se termine sur un vœu très œdipien, qui est également un désir de retour au sein de la terre-mère : "dormir au cimetière / Près de toi petite mère".

MA MÈRE SUR LA PLAGE
(Charles Trenet ; date inconnue)

Ma mère sur la plage
Porte une robe trop longue
Plus tard elle sera en maillot
Elle fera moins  « époque ».
Je ris de la voir ainsi
Toute transie
Et toute mouillée
Elle s’achemine
Vers sa cabine
Dont la porte de bois se ferme verrouillée.
Ma mère vient de prendre un bain de mer
Elle hurlait, la sauvage,
Sur la plage.
Et après qu’elle était passée
Tout le monde se retournait
Parce que ma mère est belle
Et qu’elle
Porte en elle
Des larmes, des soucis, des regrets et peines.
Je suis un petit garçon
Qui rit et qui chante dans le matin.
Je suis trop gras et je fouille dans le sable,
Je cherche des crabes.
Je suis en caleçon.
Je suis un petit garçon.
Le soir ma mère parle avec les voisines
Et de la cuisine
Monte une odeur de sardine.
Demain, à pareille heure,
Nous reviendrons au même endroit.
Ô, que de souvenirs étroits !
Comme sautille l’enfance aimée
Dans la maturité clairsemée.
Enfance sans discipline, sans respect et sans loi,
Enfance des plages trop grandes,
Des mères trop belles.

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