LA P'TITE DIDI

Paroles Charles Trenet
Musique Charles Trenet
Interprète Charles Trenet
Année 1961

Un sujet original : Trenet imagine la rencontre de ses grands-parents.

MA GRAND-MÈRE
(Chansons morales et autres ; Pierre-Jean de Béranger ; 1816)

Ma grand’mère, un soir à sa fête,
De vin pur ayant bu deux doigts,
Nous disait en branlant la tête :
Que d’amoureux j’eus autrefois !

Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !

Quoi ! maman, vous n’étiez pas sage ?
— Non vraiment ; et de mes appas
Seule à quinze ans j’appris l’usage,
Car la nuit je ne dormais pas.

Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !

Maman, vous aviez le cœur tendre ?
— Oui, si tendre qu’à dix-sept ans,
Lindor ne si fit pas attendre,
Et qu’il n’attendit pas longtemps.

Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !

Maman, Lindor savait donc plaire ?
— Oui, seul il me plut quatre mois ;
Mais bientôt j’estimai Valère,
Et fis deux heureux à la fois.

Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !

Quoi ! maman, deux amants ensemble !
— Oui, mais chacun d’eux me trompa.
Plus fine alors qu’il ne vous semble,
J’épousai votre grand-papa.

Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !

Maman, que lui dit la famille ?
— Rien, mais un mari plus sensé
Eût pu connaître à la coquille
Que l’œuf était déjà cassé.

Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !

Maman, lui fûtes-vous fidèle ?
— Oh ! sur cela je me tais bien.
À moins qu’à lui Dieu ne m’appelle,
Mon confesseur n’en saura rien.

Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !

Bien tard, maman, vous fûtes veuve ?
— Oui ; mais, grâces à ma gaîté,
Si l’église n’était plus neuve,
Le saint n’en fut pas moins fêté.

Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !

Comme vous, maman, faut-il faire ?
— Eh ! mes petits-enfants, pourquoi,
Quand j’ai fait comme ma grand’mère,
Ne feriez-vous pas comme moi ?

Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !

NDLR : Ma grand-mère se chante sur l'air de En revenant de Bâle en Suisse.

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