EXIL

Paroles Bernard Lavilliers
Musique Bernard Lavilliers et Guillaume Rossel
Interprète Bernard Lavilliers
Année 1997

Premier volet du triptyque consacré au désir de voyage et d’aventure dans l’album Clair-obscur : une longue chanson (près de cinq minutes trente) roulée par des vagues de synthétiseurs et dont les quatre couplets (des huitains où alternant octosyllabes et décasyllabes) sans refrain chantent l’appel de la mer, aussi attirante ("Elle m'appelle et me fascine / Elle a laissé très loin ses îles, la mer") que dangereuse ("Elle est la voix des trépassés / Sur les brisants la nuit tombée, la mer"), mêlant réalité ("J'écoute sa voix, son tempo / Et les sirènes des cargos dans l'air") et légendes ("Ces quelques mots pour l'Atlantide / A l'heure où la vie est liquide, amère") et pourvoyeuse de rêves que le poète "aventureux" transmet à ceux qui "ont perdu la voie sur terre" ("Alors, que l'écho de mon chant vienne / Sur vous en dérivant dans l'air / Mes amis, prenez en cadeau / Les belles des bars à tango de Buenos Aires").

Brise marine
(Le Parnasse contemporain ; Stéphane Mallarmé ; 1865)

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots…
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !

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