B. Lavilliers / Haïti couleurs

Deuxième (après Nicaragua) et dernière chronique de l'album If... issue du voyage de Lavilliers en Amérique latine en 1987. Elle est cette fois consacrée à Haïti, qui voudrait croire en des jours meilleurs après la chute de la dictature Duvalier mais où l'avenir reste bien sombre. La chanson commence ainsi par "Elle disait que la vie est là en couleurs, en couleurs / Si ténue que je n'entends pas battre son cœur, battre son cœur", tandis que le refrain fait rimer "douleur" avec "douceur". Ces contradictions sont rapportées sous la forme d'un dialogue entre Lavilliers (trois couplets) et la chanteuse haïtienne Emeline Michel (un couplet en créole), dont le nom ne figure que dans la fiche technique de l'album, un manque d'égard dont Lavilliers a déjà souvent abusé (cf. Bad side). Il est temps d'en conclure que cette habitude repose sur des motifs commerciaux : ne sont mis en évidence sur le disque que les artistes célèbres en France et donc susceptibles de le faire vendre davantage, une pratique qui ne fait pas honneur à un auteur toujours prêt à s'en prendre aux financiers dans ses chansons.