PHILISTINS / LES PHILISTINS
Paroles | Jean Richepin | |
Musique | Georges Brassens | |
Interprète | Georges Brassens | |
Année | 1957 |
Premier des deux poèmes de Jean Richepin mis en chanson par Brassens, Philistins (pour le petit format) / Les Philistins (pour le 33 tours Oncle Archibald) renoue avec la brièveté caractéristique des tout débuts de l'auteur (ex.Le petit cheval, La chasse aux papillons) pour s'en prendre avec beaucoup de virulence aux bourgeois, esprits étroits et "grossiers appétits", exacts opposés des poètes. Brassens supprime pourtant la strophe la plus féroce du texte d'origine, ce dont il se gardera bien quelques années plus tard dans Les oiseaux de passage.
CHANSON DES CLOCHES DE BAPTÊME
(La chanson des gueux ; Jean Richepin ; 1876)
Orléans, Beaugency
Notre-Dame de Cléry,
Vendôme,
Vendôme !
Quel souci, quel ennui,
De compter toute la nuit
Les heures,
Les heures !
Philistins, épiciers,
Alors que vous caressiez
Vos femmes,
Vos femmes.
En songeant aux petits
Que vos grossiers appétits
Engendrent,
Engendrent.
Vous disiez : ils seront
Menton rasé, ventre rond,
Notaires,
Notaires.
Mais pour bien vous punir,
Un jour vous voyez venir
Au monde,
Au monde,
Des enfants non voulus
Qui deviennent chevelus
Poètes,
Poètes.
Car toujours ils naîtront
Comme naissent d’un étron
Des roses,
Des roses.